Depuis l’avènement de la photographie et de la gravure, l’Inde a accueilli de multiples formes de collage et d’ajouts d’éléments plastiques sur ces images, bijoux, costumes, métal… Nicolas Henry a travaillé avec une équipe de Jaipur pendant un mois afin de créer une série unique de 60 tirages nous contant une aventure extraordinaire.

Le personnage central de ce conte photographique, est inspiré du héro populaire indien, Supershaktiman, sorte de superman local haut en couleur. Supershaktiman va relier deux univers celui de l’Hindouisme et de l’Islam soufi. Porté par l’amour de la belle Shamina, ces pérégrinations vont le porter du Rajasthan au Maroc, dans une lutte acharnée face aux multiples obstacles qui les éloignent d’une possible union.

Les décors sont réalisés sur place à l’aide d’une équipe locale, et les matériaux glanés dans la nature ou chez les gens. L’assemblage se fait à l’aide principalement de cordages et de bois ou bambous. Beaucoup de gens viennent assister à ces « représentations » spontanées où s’élève la parole.

Le conte narre les liens tissés par les siècles entre les deux religions. La forme du conte philosophique, à la dramaturgie orientale, narre une recherche spirituelle, hymne à la liberté, loin des extrémismes actuels et de leurs liens au politique.

Fanfares, éléphants, chameaux, saris colorés, tanneries géantes, architectures somptueuses plongées vertigineuses dans les baolis, palais orientaux décrépies, ateliers de femmes, et monceaux de poubelles composent les éléments de ce récit délirant et rocambolesque traversé par les couleurs et les décors somptueux de l’Inde et du Maroc.

Le projet a été accueilli par l’Institut Français de Fès et présenté aux Rencontres Internationales de la Photographie. Une tournée a eu lieu au Maroc sur 2017. La réalisatrice Sibylle d’Orgeval a réalisé deux documentaires sur ce travail pour la chaîne Voyage. De larges installations ont été mises en scène au Festival de Littérature de Jaipur en Janvier 2018.

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